Projet VALERBIO : valorisation énergétique de la biomasse
Responsable : Gilles GUERASSIMOFF
La transcription au niveau national des directives européennes de promotion des biocarburants a donné un net coup d’accélérateur aux développements des filières « classiques » biocarburants, à savoir l’éthanol issu de blé, maïs ou betterave et l’ester d’huile végétale issu pour l’essentiel du colza. L’objectif fixé est qu’à l’horizon 2008, 2010 et 2015, respectivement 5,75 %, 7 % et 10 % de la consommation globale des carburants pétroliers soient substitués par des biocarburants. Au-delà des 5,75 % en 2008, il sera certainement nécessaire de produire les biocarburants à partir de nouvelles ressources si les objectifs annoncés doivent être atteints. Parallèlement, la directive européenne relative à la production d’électricité à partir de sources renouvelables tend à promouvoir, parmi d’autres sources possibles, l’utilisation de la biomasse. Cette matière ligno-cellulosique est par ailleurs également utilisée aujourd’hui et le sera encore plus demain pour le chauffage individuel ou collectif et par l’industrie notamment de la pâte à papier. L’objectif du projet est d’analyser comment la compétition entre ces différents usages pour la mobilisation de cette ressource ligno-cellolusique pourrait être gérée au mieux et d’apprécier les conséquences des évolutions attendues de cette mobilisation accrue au niveau national.
Le programme de travail est réparti en 5 tâches, certaines d’entre elles étant elles mêmes divisées en deux sous-tâches. Elles visent in fine à alimenter le modèle MARKAL qui est au coeur du programme de travail proposé. Il s’agira en particulier d’alimenter le modèle MARKAL avec les éléments suivants : le potentiel de biomasse valorisable; les données technico-économique sur les technologies de conversion de cette biomasse en énergie ; les évolutions possibles des demandes des différents secteurs consommateurs de biomasse; la prise en compte du caractère « spatial » de la biomasse dont la mobilisation ne peut s’envisager qu’au travers l’exploitation de bassin d’approvisionnement. Au final, une analyse de sensibilité sur quelques cas test sera réalisée.
Le partenariat du projet est très complémentaire. L’IFP est le coordinateur du projet et a une large expérience dans le domaine des biocarburants et de l’énergie d’une manière plus générale. L’INRA apporte ses connaissances du secteur agricole et des biocarburants de première et seconde génération. L’AFOCEL a une très forte connaissance de la gestion et de l’estimation de la ressource forestière au sens large du terme. Enfin, le Centre de Mathématiques Appliquées de l’École des Mines de Paris développe depuis maintenant plusieurs années une compétence dans le domaine de la planification énergétique via le modèle MARKAL.
L’association de ces compétences devrait permettre d’analyser au mieux la concurrence entre usages pour la valorisation de la biomasse ligneuse (biocarburants, électricité/chaleur, papier, autres) principal objet de ce projet.