Analyse critique d’une publication de l’European Climate Foundation, Roadmap 2050 : un guide pratique pour une Europe bas carbone

Responsables du projet pour le CMA : Nadia MAÏZI et Sandrine SELOSSE

Dans "Roadmap 2050: a Practical Guide to a Prosperous, Low-Carbon Europe", l’European Climate Foundation a réalisé une étude technique et économique sur la faisabilité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) en Europe de 80 % en 2050 par rapport au niveau de 1990, tout en conservant le même niveau de fiabilité de la fourniture d’électricité qu’aujourd’hui.

Cette étude s’est principalement intéressée au secteur électrique pour lequel cet objectif aura un impact considérable et a décrit trois scénarios d’évolution du mix électrique.

Une analyse critique de cette étude a été élaborée par l’IER Stuttgart, représentant l’Allemagne dans le consortium de l’Agence Internationale de l'Energie (AIE) et qui a déployé le modèle TIMES Germany et le CMA, représentant la France dans le consortium de l’AIE et qui a développé le modèle TIMES France dans le cadre du programme Energy Technology System Analysis.

Outre leurs expertises nationales propres, ces deux laboratoires ont travaillé ensemble à l’élaboration et au déploiement d’un modèle européen dans le cadre du projet européen NEEDS.

L’étude s’est déroulée en trois parties : la première a consisté en une identification et une analyse critique des hypothèses utilisées dans le rapport, la seconde visait à sélectionner le scénario le plus plausible grâce aux outils de modélisation prospective comme TIAM-FR. Enfin, la troisième partie a consisté à évaluer l’impact de ce scénario sur les différents secteurs d’activité à l’échelle européenne et sur le mix électrique de chaque pays.

Cette analyse a démontré qu’un certain nombre d’hypothèses du rapport sont contradictoires ou insuffisamment justifiées. Par exemple, et même si le secteur électrique reste central pour la réduction des émissions de GES, il n’y a pas d’explications dans l’analyse de la Roadmap, de la raison pour laquelle il faudrait restreindre les émissions de ce secteur de 95 %. Par ailleurs, on peut noter que si le scénario prônant 40 % d’énergies renouvelables est le plus proche d’une solution « optimale » telle qu’évaluée avec le modèle TIMES, le mix énergétique associé est beaucoup plus sensible au déploiement des capacités propres à chaque région que ce qui est analysé.

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